Les meilleurs millésimes de Bordeaux pour le vieillissement

Les vins de Bordeaux se bonifient généralement avec le temps. Les meilleurs vins de Pomerol et de Saint-Émilion ont besoin de 10 à 20 ans de cave, tandis qu’un grand millésime de Sauternes peut évoluer pendant des décennies.

La région bénéficie d’un climat maritime modéré, mais le temps peut varier d’une année à l’autre. Des hivers froids ou des précipitations instables peuvent interrompre le processus de maturation et favoriser l’apparition de moisissures et de maladies fongiques.

1921

Un hiver frais et humide et un printemps précoce ont incité les producteurs à la prudence. Mais un été chaud et un automne sec ont permis à une récolte tardive de réussir malgré le gel et l’oïdium.

Une petite récolte, mais une grande récolte pour les rouges et les blancs liquoreux. Ces vins sont puissants et ont une longue durée de vie. Les meilleurs exemples peuvent durer des décennies en pleine forme.

1926

Un très bon millésime, avec une quantité raisonnable et des vins de grande qualité qui vieilliront bien.

Un millésime légendaire, avec quelques-unes des plus grandes bouteilles de Bordeaux. Les vins sont puissants mais magnifiquement ronds et équilibrés. Ils dureront des décennies. Une bonne année dans toutes les appellations. Les vendanges ont commencé le 7 septembre. Un été très chaud et un mois de septembre pluvieux ont eu un impact sur la taille de la récolte, ce qui a donné des vins irréguliers.

1927

Bonne année pour les vins rouges en général. Les vins sont souples et harmonieux, avec des degrés d’alcool élevés. La structure tannique est impressionnante.

La qualité s’est améliorée cette année après un été chaud, mais les pluies pendant les vendanges ont réduit les espoirs initiaux d’un grand millésime. Des vins exceptionnels ont été produits à Cheval Blanc et à Latour. Les bombardements alliés ont détruit une partie du centre-ville. Charles de Gaulle visite la région.

A voir aussi : Guide des millésimes de Bordeaux en ligne.

1928

Petites vendanges commencées le 18 septembre dans des conditions chaudes et sèches, produisant des vins exceptionnellement structurés et dotés d’un superbe potentiel de vieillissement. Les meilleurs vins, surtout sur la rive droite (notamment Cheval Blanc), sont parmi les plus grands jamais produits.

Après un hiver frais et une floraison inégale, un bon été a produit une récolte généreuse. Qualité moyenne mais meilleure que l’année précédente.

1929

Petite récolte de bonne qualité issue d’une année plus clémente que d’habitude. De nombreux vins de ce millésime sont entrés dans la légende, notamment Cheval Blanc et Figeac.

Un millésime moyen, mais une année où les châteaux ont commencé à pratiquer l’égrappage. Cela a permis de réduire la quantité de composés phénoliques dans le vin et de faire un pas de plus vers la réduction du tannage. C’est aussi la première année de guerre et de dépression américaine, qui aura un impact important sur Bordeaux.

1930

Cette année-là, les privations de la guerre se font sentir, le verre pour les bouteilles et le papier pour les étiquettes se raréfient. Avec une récolte de taille et de qualité moyennes, les vins sont difficiles à élaborer et souvent tanniques, mais ils s’assouplissent bien au fil des décennies.

Un millésime légendaire. Les bouteilles de Latour et de Mouton Rothschild datant de cette année ont encore un goût puissant aujourd’hui. C’est aussi un superbe millésime de la rive droite, en particulier à Cheval Blanc.

1931

Excellente année pour les vins rouges de Bordeaux qui offrent opulence, richesse et profondeur. Assez tanniques et demandant du temps pour se développer, ce sont des vins qui ont un immense avenir devant eux.

C’est la première année où des lois autorisant le greffage de vignes sur des porte-greffes américains sont votées en France, mais il faudra attendre trois ans pour qu’elles soient appliquées dans le Bordelais.) Ulysse Gayon met au point sa « bouillie bordelaise » pour traiter le mildiou.

1932

Une récolte importante a donné des vins légers en structure et pas aussi concentrés que beaucoup l’espéraient à l’époque. C’est une année qui pourrait s’améliorer avec l’âge.

Un bon millésime, avec un temps favorable à la floraison et aux vendanges, bien que le mois d’août pluvieux ait posé quelques problèmes aux plus grands domaines. Les meilleurs vins sont exceptionnels, avec une concentration et une puissance remarquables. C’est un millésime à conserver précieusement.

1933

Une année caniculaire pour les blancs et surtout les vins doux de Bordeaux, mais désastreuse pour les rouges. Il a été difficile d’obtenir une pleine maturité des fruits et beaucoup d’entre eux ont été décevants en vieillissant.

Un printemps froid et pluvieux a entraîné une floraison inégale. Un été chaud et sec et une bonne récolte ont permis d’obtenir un grand millésime dans les meilleurs terroirs. Les vins étaient initialement serrés mais ils se sont adoucis avec le temps pour révéler un grand charme.

1934

Avec un faible rendement et une qualité moyenne, c’est une année décevante, avec seulement quelques bouteilles qui impressionnent vraiment en vieillissant. Néanmoins, certains domaines ont produit des vins exceptionnels, en particulier le Château Figeac.

Un été chaud a permis une récolte abondante, mais les maladies de la vigne ont réduit la qualité et les pluies de septembre ont rendu les vendanges humides. Un scandale de négociants a éclaté, avec d’énormes quantités de vins mal étiquetés.

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